PETITE CHRONIQUE DE LA DÉGRADATION UNIVERSELLE
par Paul Rassinier
Défense de l'Homme, numéro 91, mai 1956, p. 3-7.
L'Actualité
On connaissait la dégradation militaire dont la pompe avait jadis pour but de mettre en évidence l'infamie de celui qui en était l'objet. Depuis peu, ce sont les situations politiques qu'on dégrade ou qui se dégradent toutes seules, ce qui revient au même. Dans l'impossibilité de se renouveler, la politique renouvelle son vocabulaire.
Les situations politiques, donc, se dégradent. Un peu partout, dit la presse, et plus particulièrement en Amérique, en Afrique du Nord et en France. En Amérique, paraît-il, on ne voit pas sans une certaine inquiétude, les assauts répétés de la diplomatie soviétique réussir à créer des failles dans le Bloc Atlantique. En Afrique du Nord, ce sont les chances d'une négociation éventuelle qui s'amenuisent de jour en jour. Et en France, la majorité de Guy Mollet a commencé à faire peau de chagrin.
Il faut cependant reconnaître que toutes ces dégradations -- puisque dégradation il y a -- ne font ni tant de bruit, ni tant d'effet que jadis les dégradations militaires. si la presse en parle et les monte en épingle, l'opinion, par contre, se comporte comme si elle y était insensible : le bruit -- et plus spécialement celui que fait la presse -- lui aussi se dégrade.
La ligne d'arrivée
Nous n'avons rien de la pauvre Cassandre : quand nous parlons et quand nous écrivons, nos concitoyens ne font pas même « le bruit que faisaient les Troyens quand elle ouvrait la bouche seulement ».
Il y a dix ans, alors que Défense de l'Homme n'était encore qu'à l'état de projet dans l'esprit de Lecoin, bon nombre d'entre nous ont essayé de faire prévaloir cette opinion selon laquelle la diplomatie soviétique n'avait d'autre but que d'obtenir des États-Unis des conversations à deux sur le thème du partage du monde. Dans cette perspective, la Russie, qui traîne la Chine comme boulet, l'offrait à l'expansion économique américaine en échange de l'Europe occidentale ramenée au rang de Tchécoslovaquie du monde. Ceci se déduisait normalement des thèses qu'à l'époque publiait Varga, lequel soutenait, non sans raison d'ailleurs, que l'Europe occidentale était le complément économique du monde soviétique comme la Chine était celui du monde américain. Mais à l'époque, nous étions en 1946, le général de Gaulle avait mis à l'ordre du jour une politique de grandeur française que Bidault partit défendre à la Conférence de Moscou dite de la dernière chance.
Tel fut le sort d'une idée dont la pertinence commence seulement à être reconnue. Car, aujourd'hui, à l'occasion du voyage de « B. and K. » en Angleterre, tous les journaux du monde ont titré que « B. and K. » offraient le marché asiatique aux Occidentaux. En l'espèce, les Occidentaux, ce sont les Américains.
Le calcul de « B. and K. » n'est pas mauvais à plus d'un titre.
D'abord, ils ont senti venir le vent : l'an dernier, au congrès du Parti communiste chinois, le ministre des finances de Mao Tse Toung a dit en clair que, pour établir le socialisme en Chine, avec les moyens du bord, il faudrait plus de quinze années, d'où la nécessité de recourir à une aide étrangère. C'est exactement le discours qu'il y aura bientôt trente ans, Tchang Kaï Tchek tenait au nom du Kuo min Tang, à Mikoian alors délégué de l'Internationale communiste en Chine. Les dirigeants soviétiques n'ont pas manqué de faire le parallèle. Et, pensant que la Russie dont l'économie ne cesse de se « dégrader » , ne pouvait pas supporter cette aide nécessaire à la Chine, « B. and K. » ont pris le parti d'offrir à l'Amérique un marché dont il sentent qu'il est sur le point de leur échapper.
Cette offre, c'est indirectement et par le canal de l'Angleterre qu'ils l'ont faite et c'est par ce second aspect que leur calcul mérite de retenir l'attention. L'Angleterre est le point sensible de la politique américaine comme elle fut celui de la politique napoléonienne : la diplomatie soviétique utilise avec un remarquable esprit d'à-propos les divergences d'intérêts qui l'opposent à l'Amérique et en font, dans son jeu, un moyen de pression sur le Département d'État. On nous a dit que « B. and K. » étaient venus en Angleterre dans le dessein de passer des marchés et qu'ils étaient repartis bredouilles. C'est probablement exact, mais le Département d'État y a dû mettre le prix et il n'est pas interdit de penser qu'il ne pourra peut-être pas toujours y mettre le prix.
D'autant moins interdit que MM. Pineau et Guy Mollet ont accompli le pélerinage préparé par Vincent Auriol et qu'il a fallu payer pour éviter un rapprochement franco-soviétique comme il a fallu payer pour éviter le retour de Tito et de la Yougoslavie dans le giron.
On a beau nous dire que l'économie américaine est florissante, que le dollar est solide, qu'à New-York l'accumulation capitaliste atteint un niveau insoupçonné et que le département d'État dispose d'un fonds de roulement inévaluable tant il est grand, je doute qu'il puisse longtemps faire face à toutes ces surenchères auxquelles l'accule la diplomatie infantile des chancelleries occidentales.
En avril, il a encore décliné l'invitation faite au Président Eisenhower de se rendre à Moscou et il n'a pas invité « B. and K. » à se rendre aux États-Unis comme ils le désiraient manifestement.
Mais on ne peut s'empêcher de remarquer que, pour la première fois, cette attitude a été rendue publique dans une forme si polie qu'elle n'a rien de commun avec les réactions habituelles de la diplomatie américaine aux initiatives soviétiques[1]
Ici aussi, la situation se « dégrade ».
« B. and K. » ont dû en frétiller d'aise. Car s'ils sont encore assez loin des conversations à deux sur le partage du monde, du moins, ils approchent du but.
De toute évidence.
La ligne de repli
En se « dégradant », le Front républicain s'est replié sur une équivoque et le gouvernement de Guy Mollet sur des positions non préparées à l'avance.
L'équivoque, c'est la présence de M. Mendès-France au sein du gouvernement qui l'entretient. On ne sait plus bien ce que veut le Prince Charmant. On a un peu l'impression qu'il cherche à Guy Mollet une querelle de Normand dans laquelle il brille seulement par son habileté : ce qu'il veut, il ne le dit pas et il semble bien qu'il n'est contre le gouvernement que parce que ce n'est pas lui qui en a la direction. J'ai sous les yeux le long article qu'il a publié dans l'Express du 29 avril : « Nous avons commis des fautes... il faut prendre l'initiative... promouvoir des réformes politiques... la nécessité d'envoyer des troupes là-bas, personne ne la conteste… » Mais quelles fautes, quelle initiative, quelles réformes, personne ne l'aurait jamais su si Les Échos, doublure de l'Express n'avaient, le 26 avril, commis une indiscrétion -- décidément, dans cette maison, la manie de l'indiscrétion est une seconde nature ! -- en prêtant à son leader les intentions suivantes :
« Il faut accepter certaines audaces, a dit M. Mendès-France...
« C'est dans cette perspective qu'il réclame l'élimination immédiate des fonctionnaires qui freinent les réformes, la dissolution des autorités municipales partout où elles abusent de leur pouvoir pour brimer les musulmans, l'expropriation effective des grands domaines fonciers, la libération des détenus politiques non inculpés, etc. »
Moyennant quoi, il serait, paraît-il, disposé à accorder à M. Robert Lacoste tous les renforts qu'il demande. Si on ne le comprend pas, c'est qu'on ne voit pas que M. Guy Mollet promette -- attention : c'est bien « promette » qu'il faut lire ! -- autre chose. Au surplus, on n'a pas gardé le souvenir que, lorsqu'il était au Pouvoir et faisait tirer sur les gens de l'Aurès, Mendès ait fait entrer ce programme dans les voies de la réalisation. Alors ? Mais, en politique et particulièrement quand la politique se « dégrade », tout est permis et il n'est même pas de mauvais goût, de reprocher à quelqu'un ce qu'on n'a, soi-même, pas pu ou pas voulu faire.
Les positions non préparées à l'avance, c'est M. Fehrat Abbas qui les a préparées après coup.
M. Fehra Abbas s'est soudain senti la vocation d'un Bourguiba : il a surgit dans le ciel africain, sinon comme l'étoile à qui l'on pouvait adresser sa prière, du moins comme l'interlocuteur que l'on cherchait. A l'heure où j'écris, on ne sait pas encore s'il sera pris en considération, ni comment. Mais c'est, sans aucun doute, en pensant à lui que Guy Mollet s'est cru autorisé à promettre, devant le groupe socialiste de l'Assemblée Nationale, « la paix en Algérie en trois semaines ». De toutes façons, les trois semaines sont écoulées.
Et M. Guy Mollet qui n'a pas tenu son pari, n'a pas été renversé !
C'est qu'il est astucieux, M. Guy Mollet : il a promis de ne pas faire la dévaluation tout en la laissant faire sous une autre forme. Il ne manque plus que le décret qui la rendrait officielle en fixant la nouvelle teneur du franc en or. Tant qu'il pourra ne pas prendre ce décret, c'est-à-dire continuer à faire de l'inflation larvée, M. Guy Mollet est à peu près assuré de rester au Pouvoir.
Et c'est bien la plus solide ligne de repli de son gouvernement.
Mais cette ligne se mettra un jour à la mode et se « dégradera » comme le reste, ce qui la réduit à un tout petit problème de date[2].
Quelques menus faits
M. Robert Lacoste avait demandé 200.000 hommes et 200 milliards pour ramener l'ordre en Algérie et il n'a encore obtenu tout à fait ni l'un ni l'autre qu'un général demande déjà de porter à 450.000 hommes les effectifs nécessaires.
En l'état des choses, la guerre -- car c'est bien d'une guerre, qu'il s'agit -- coûte un milliard par jour à prendre sur un budget qui en avait prévu 135 pour toute l'année et pour toute l'Afrique du Nord.
D'un autre côté, on vient d'annoncer officiellement qu'en mars, le déficit de notre balance commerciale avait atteint 31,6 milliards qui s'expliquent par une augmentation de nos importations de l'ordre de 12 milliards alors que nos exportations sont en léger fléchissement. Il faut remonter au mois de juin 1952 pour trouver une situation aussi catastrophique. On se « dégrade » ou on ne se « dégrade » pas, et à tant faire, mieux vaut que le détail soit en harmonie avec l'ensemble.
Pour autant que la grande politique ait des séductions, elle ne dispense pas de se pencher sur des données un peu plus prosaïques, lesquelles ont, elles aussi, leur intérêt. En mars, disent les statistiques, la ménagère a du dépenser 1.520 de plus qu'en mars 1955[3]. Or, il est bien certain :
1° que cette augmentation ne s'est pas traduite sous cet aspect angoissant dans l'indice général des prix de détail et c'est là, un mystère des mathématiques ;
2° que le pouvoir d'achat des salaires et traitements n'a pas subi une augmentation parallèle.
Ces chiffres sont à inscrire en regard de ceux-ci que, d'ailleurs, personne n'a remarqués et qui se trouvent dans un document publié par le ministère des Finances dans le n° de mars de sa revue : les bénéfices des sociétés, dit ce document, ont augmenté de 44 % depuis 1953 et ceux des entreprises individuelles de 70 %.
Il est bien certain aussi, que les salaires payés aux ouvriers de ces entreprises, individuelles ou pas, n'ont pas non plus subi une augmentation correspondante.
Il n'est pas venu jusqu'à nous que les syndicats, de quelque tendance qu'ils soient, aient tiré parti de la publication de ces chiffres.
Se « dégraderait-on » aussi dans les syndicats ?
La tangente
Ici, c'est la notion d'État qui se « dégrade » : à force de passer de mains en mains et, de préférence, dans celles de n'importe qui, l'appareil de l'État ainsi mis à la disposition du premier venu, a fini par perdre son auréole de sainteté. Le procès des fuites vient de faire la preuve qu'il n'y avait plus de Secret d'État ou, à tout le moins, qu'à force d'avoir été partagé, le Secret d'État était devenu celui de Polichinelle. Je ne m'en plains pas : quand il n'y a plus de Secret d'État, il n'y a plus de Raison d'État et, quand il n'y a plus de Raison d'État, il n'y a plus d'État. C'est le raisonnement qu'est venu tenir à la barre M. Dubois, ancien préfet de police, actuellement résident général au Maroc : il est d'une rare pertinence. A ceci près toutefois que j'eusse mieux aimé l'entendre de la bouche de quelqu'un qui fût plus près de nous.
A mon sens, dans la presse non-conformiste, on en a parlé à la fois un peu trop superficiellement et un peu trop cavalièrement de ce procès des fuites qui voudrait être celui du crime parfait et qui n'est que l'Affaire du Collier de la IVe République. En pire, d'ailleurs : quand un Barranès en arrive à penser sans être démenti qu'il tient en main le sort de l'État, cela traduit, dans les mœurs, une dissolution bien plus avancée qu'au temps où Rohan, levant les yeux sur la Reine de France, amenait Mirabeau à penser qu'après tout, pourquoi pas lui, et le peuple que la Reine de France était à n'importe qui, c'est-à-dire à tout le monde. Dans l'esprit du peuple d'aujourd'hui, le procès des fuites a ravalé les secrets de l'État à un rang bien plus bas que celui de la Reine de France, dans celui du peuple des années 1780. Car, Barranès, ce n'est tout de même, ni le Cardinal de Rohan, ni Mirabeau. Je veux seulement dire qu'au plan moral, l'Affaire du Collier a sonné le glas d'un régime dont les assises économiques et sociales étaient fortement ébranlées.
Il est vraisemblable qu'on a fait ce parallèle en haut lieu et c'est pourquoi, après avoir déclenché l'affaire des fuites et mis le procès en branle, à la barre, tout le monde prend la tangente avec un esprit de système et parfois un brio remarquables chaque fois qu'un naïf appelé comme témoin conduit le tribunal des Forces armées jusqu'à la personne qu'on cherche ou même, prononce son nom. Dans certains cas et, notamment, dans celui de M. Roger Stéphane on est allé jusqu'à autoriser un témoin à ne pas prononcer son nom en le dispensant de prêter le serment de dire toute la vérité : essayez un peu, vous qui ne vous appelez pas Roger Stéphane alias Worms, d'obtenir sembable dispense d'un tribunal, fut-il de simple police, devant lequel vous seriez appelé à témoigner !
Mais on a beau s'efforcer de ne pas prononcer ce nom ou de glisser quand quelqu'un qui n'est pas dans le coup le prononce : il est sur toutes les lèvres dans toute la France.
Un jour, un inspecteur ou un commissaire de police nommé Ponceau est venu à la barre où il a déclaré que Mme Edgar Faure, « connue, comme son mari, pour ses sympathies progressiste[4] donnait des échos au journal Libération » dont le directeur politique est M. D'Astier de la Vigerie.
J'ai le droit de dire cela sans être inquiété puisque tous les journaux l'ont reproduit comme ayant été dit à la barre et n'ont pas été démentis.
J'ai encore le droit de dire que Barranès travaillait à Libération et qu'elle pouvait aisément l'y rencontrer.
J'aurais le droit de dire que, par trois fois, le parti communiste a voté la confiance au gouvernement de M. Edgar Faure, mais ceci qui est hors du sujet, serait sans importance.
J'ai toujours le droit de dire que M. Roger Stéphane fréquentait -- et fréquente probablement encore -- le salon littéraire que Mme Edgar Faure tient à Paris, que, dans son livre Brèves prisons (sous-titre possible : grand bruit) il parle de L..., personne influente qu'il fallait prévenir, que Mme Edgar Faure s'appelle Lucie et que, lorsqu'il fut relâché, Le Canard Enchaîné laissa entendre qu'il le devait à l'intervention de Mme Edgar Faure dont le mari était alors Président du Conseil et, à ce titre assistait aux réunions du Conseil supérieur de la Défense Nationale.
J'ai enfin le droit de dire que l'hebdomadaire Match nous présenta, un samedi, Mme Edgar Faure comme étant « la confidente et la plus précieuse auxiliaire » de son mari.
Mais c'est tout ce que j'ai le droit de dire : sur ces données, le lecteur est assez grand pour faire, de lui même, tous les rapprochements qui lui sembleront s'imposer, s'il pense qu'il en est qui s'imposent sur « la main qui efface ».
Et, s'il prend goût aux rapprochements, il pourra exercer sa perspicacité sur un autre aspect du problème.
On a, en effet, voulu mettre en cause M. Mendès-France et on n'en avait pas le droit : rien ne permet de dire qu'il ait vendu quelque Secret d'État que ce soit à une époque où il n'en détenait pas.
Mlle Léone Georges-Picot dont on a prononcé le nom et qui travaillait à l'Express avant d'entrer dans son cabinet, n'a rien vendu non plus : elle a seulement reçu du général Méric, du secrétariat de la Défense Nationale, une lettre contenant certains renseignements : le général Méric est son cousin et, je vous le demande, de quoi s'entretenir entre cousin et cousine, si ce n'est des Secrets de la défense Nationale ? D'ailleurs, le colonel ne lui vendait pas ces renseignements : il les lui donnait comme preuve d'affection et, non moins généreusement, elle les donnait à l'Express.
Quant à M. Simon-Nora qui était le directeur du cabinet de M. Mendès-France et qui devint l'époux de Mlle Léone Georges-Picot, il est au-dessus de tout soupçon, car il est bien certain que, sur l'oreiller, Mlle Léone Georges-Picot son épouse, avait autre chose à faire que de l'entretenir des Secrets d'État qu'elle tenait de son cousin le général et qu'elle donnait à l'Express. M. Simon-Nora, ne sachant rien, ne pouvait donc rien communiquer à M. Mendès-France. Alors, M. Mendès-France achetait l'Express ou bien, à son insu, sa femme invitait Roger Stéphane alias Worms qui, lui, était bien renseigné, à déjeuner à Louviers. Mais n'allez surtout pas croire qu'on parlait des secrets de la Défense nationale entre la poire et le fromage. Si on en avait parlé, M. Mendès-France s'en serait souvenu. Or, il avait oublié jusqu'au déjeuner et, si sa femme n'avait pas eu meilleure mémoire que lui, personne n'en aurait jamais reparlé.
Puisqu'on nous le dit.
Mais, tout à fait entre nous, il doit avoir un drôle de pouvoir de séduction, ce Roger Stéphane qui réussit à la fois à être le plus beau fleuron du salon littéraire de la turbulente Mme Edgar Faure et à se faire inviter par Mme Mendès-France quand les maris s'engueulent en public !
On est seulement prié de noter que s'il fréquente en toutes saisons le salon de Mme Edgar Faure, c'est quand M. Edgar Faure est président du Conseil que M. Roger Stéphane va déjeuner chez M. Mendès-France ou que le général Méric écrit à sa cousine.
Et que si M. Roger Stéphane n'est pas aux côtés de Labrousse et de Turpin pour le même délit, c'est simplement parce que le clan du M.R.P. -- Radical -- Progressiste, Edgar Faure est intouchable.
Car, figurez-vous qu'on examine à la loupe les déclarations du policier Ponceau et imaginez les conséquences qui pourraient résulter pour la femme du César du moment.
Non, non : la femme de César doit rester au-dessus de tout soupçon et, avec Marie-Antoinette, nous avons payé pour apprendre qu'il valait mieux qu'il en soit ainsi.
Si, par malheur, il venait à en être autrement, ce serait, pour le coup, qu'on pourrait parler de « dégradation ».
[1]. Depuis que ceci a été écrit, le président Eisenhower a déclaré qu'une correspondance " Boulganine-Eisenhower " serait utile à la sauvegarde du monde, et ceci confirme encore notre thèse.
[2]. En attendant, chaque fois que M. Guy Mollet veut parler à la France, il est obligé d'aller à Arras. Aucune autre fédération socialiste que la sienne n'ayant le désir de l'inviter.
[3]. Bulletin de l'I.N.S.E.E. ( Institut National de la Statistique et des Études Économiques ) d'Avril.
[4]. Elle vient de publier un n° spécial de sa revue La Nef, entièrement consacré à redorer le blason des communistes.
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