RENTRÉE EN SCÈNE DE LA BANQUE WORMS ET DE LA SYNARCHIE?
par Paul Rassinier
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Défense de l'Homme, numéro 77, mars 1955, p. 2-6.
Il faut laisser aux petits cloportes des grandes rédactions parisiennes qui, dans le célèbre salon des Quatre Colonnes, gagnent péniblement leur pain en s'accrochant aux basques des politiciens les plus en vue ou en passant la brosse à reluire sur leurs bottes, le soin d'expliquer l'échec de Christian Pineau et la réussite d'Edgar Faure par la querelle Lamine Gueye -- Léopold Senghor et la position prise dans le débat par le groupe des députés indépendants d'Outre-mer: en politique comme ailleurs, il y a encore de beaux jours pour le roman chez la portière!
Que les voix des quinze à vingt députés d'Outre-mer groupés autour de Léopold Senghor (devenu anti-socialiste en raison des dissentiments qui l'opposèrent à Lamine Gueye au sujet de la mairie de Dakar) aient fait défaut à Christian Pineau sollicitant l'investiture de l'Assemblée, est certain. Mais, outre ces quinze à vingt voix que Christian Pineau n'a pas eues -- si on en croit les chiffres, il est d'ailleurs fort douteux qu'elles lui eussent assuré une majorité -- Edgar Faure en a eu une bonne soixantaine d'autres et c'est là le signe que le scrutin a une signification beaucoup plus profonde. Cette signification, il la faut, à mon sens, rechercher dans les remous d'un style nouveau qui agitent les milieux financiers depuis quelques mois: on a, en effet, l'impression que les grandes banques ont enfin réalisé qu'à faire s'affronter, comme elles le font depuis dix ans, leur représentants ou agents dans l'hémicycle parlementaire, elles couraient un grand danger.
En leur donnant la mesure de ce danger sous les espèces du programme économique et social qu'il garda soigneusement dans ses cartons, Mendès-France leur inspira le souci de rechercher une entente. Or, cette entente, une banque à laquelle on eut toujours le tort de n'accorder qu'une attention très limitée, la banque Worms écartée des allées du Pouvoir en 1946 par le départ du général de Gaulle, avait failli la réussir à deux reprises déjà: en 1934 -- février! -- et sous Vichy. Reléguée à l'arrière-plan, elle n'en avait pas pour autant ralenti ses efforts dans le sens de l'entente et il semble bien qu'elle ait réussi à faire comprendre aux autres que c'était là le seul moyen d'éviter dans l'avenir, à la fois les dissidences du type Lazard -- coûteuses pour tous et non seulement pour Rothschild quand elles signifient la perte d'un marché national -- et les francs-tireurs du type Servan-Schreiber et Gradis.
Sur le plan politique, l'homme était tout trouvé: Edgar Faure qui servit les banques américaines sous Laniel et Pinay (en réalité sous Monet-Pleven!), Rothschild sous René Mayer, Lazard et Servan-Schreiber sous Mendès-France. Ayant mangé à tous les rateliers, cet homme ne pouvait manquer d'être considéré comme étant le point de convergence de tous les intérêts. Il s'y prêta de fort bonne grâce.
Mais c'est une curieuse histoire que celle de la Banque Worms: celle de la synarchie.
Idée de la synarchie
Au lendemain de la guerre de 1914, on pensait généralement dans les milieux d'affaires que l'expérience commandait de remplacer d'urgence les parlements élus, entièrement aux mains d'intellectuels bavards, parfois talentueux, mais totalement incompétents dans les questions économiques, par des assemblées professionnelles où les représentants des plus gros intérêts financiers seraient pratiquement les maîtres.
Cette idée remontait fort loin: on peut, sans crainte d'être démenti, affirmer que les milieux d'affaires ont, dès les débuts de la 3e république, toujours été hostiles au régime parlementaire dans l'acception qui avait prévalu au regard de la Constitution de 1875. Si elle ne prit jamais suffisamment corps pour donner des chances de succès à un coup de force des milieux financiers contre des institutions qui, quoiqu'on en dise, étaient tout de même d'origine populaire, c'est uniquement que, dominés par les antagonismes qui les opposaient les uns aux autres, et notamment sur le plan bancaire, les financiers ne trouvèrent jamais de terrain d'entente assez solide pour les rassembler tous: les Rothschild, les Dreyfus, les Lazard, les Finlay, les Mallet, les Schneider, les Wendel, les Pereire, les Neuflize, etc. formaient un véritable panier de crabes et, les conditions objectives d'un coup de force eussent-elles été réalisées, qu'après, il eût encore été impossible de gouverner ensemble, chacun, comme il est -- heureusement pour nous! -- de règle dans la finance, voulant tout pour lui seul.
L'idée de synchroniser en un seul pouvoir -- d'où le mot synarchie -- les différentes influences économiques partit de leurs employés tous primés des grands-concours, polytechniciens, inspecteurs des finances, auditeurs au Conseil d'État, etc. qui avaient l'impression de payer tous ces antagonismes d'une situation matérielle bien au-dessous de leurs mérites: aux environs de 1922, un certain nombre d'entre eux mirent au point une Convention synarchique d'Action Révolutionnaire (C.S.A.R., cela vous dit quelque chose?) qui fut d'entrée soutenue par la Banque Worms et Cie (Cartel de Banques, d'entreprises industrielles et commerciales, de Cies de navigation, etc.)
Les premières lumières sur cette affaire, on les eut seulement en 1945 lorsque parut sous le pseudonyme de Geoffroy de Charnay (vraisemblablement Roger Mennevée qui y fut mêlé au titre d'acteur et non des moindres) un ouvrage intitulé Synarchie, depuis abondamment commenté par Roger Mennevée lui-même dans ses Documents, Beau de Loménie dans ses divers ouvrages sur les grandes dynasties et l'ami Galtier-Boissière dans son Crapouillot (Les Gros, Comment on devient milliardaire, Histoire de la Guerre, etc.). Synarchie est une liste de 25 documents recueillis entre 1942 et 1944 sous le gouvernement de Vichy: toute l'histoire de la finance dans ses rapports avec la politique depuis 1922, une excellente introduction à L'Ère des organisateurs (le mot étant entendu dans le sens de technocrates) de James Burnham.
La Convention synarchique
« Le premier état-major de la Synarchie, dit Beau de Loménie, aurait été composé de personnalités appartenant à des nationalités diverses et son action aurait été dominante dans les révolutions à caractère anti-démocratiques qui se succédèrent en Europe: le fascisme en Italie, le mouvement du général Rivera en Espagne, puis celui de Franco, l'Hitlérisme en Allemagne » (Crapouillot n° 20 -- Les Sociétés secrètes).
En France, elle a présidé à la formation des ligues nationalistes, aux émeutes de février 1934, à la fondation de la Cagoule,et enfin, à la révolution nationale de Vichy.
En France toujours, son prophète fut un certain polytechnicien du nom de Jean Coutrot et d'une indiscutable valeur intellectuelle. Il avait décoré ses théories du nom d'Humanisme économique et il entendait arriver « à une solution de la lutte des classes par l'institution d'un nouveau type d'entreprises qui assurerait une meilleure répartition du PROFIT entre employeurs et employés au bénéfice d'une catégorie sociale, sinon nouvelle, du moins accrue en nombre et en importance, les technocrates. »
De fait, un des 25 documents qu'on trouve dans Synarchie, celui qui est connu sous le nom de « Rapport du Commissaire Chavin », précise:
« En gros, le moyen envisagé consiste à donner à chaque pays une constitution politique et une économie nationale de structure particulière, organisées conjointement en vue:
1° de placer le pouvoir politique directement entre les mains de mandataires des groupes intéressés;
2° de réaliser une concentration maximum dans chaque banque d'industrie afin d'y supprimer toute concurrence;
3° d'être maître absolu des prix de toute marchandise;
4° d'enfermer l'ouvrier dans un cadre juridique et social ne permettant plus de sa part aucune action revendicatrice. »
Sur la méthode elle-même, la convention synarchique dit:
« Notre méthode de révolution invisible et les techniques, stratégie et tactique de la révolution en ordre dispersé qui en découlent, ont été élaborées pour réduire au possible la violence émeutière ou insurrectionnelle inévitable quand l'idée atteignant la masse se dégrade en passion... Nous réprouvons la révolution dans la rue. Nous tentons de l'éviter partout. Nous faisons la révolution PAR EN HAUT » (!!!)
Cette révolution par en haut signifiait l'envahissement des grandes affaires privées de banque, d'assurance ou d'industrie et des corps de l'État par la constitution d'un brain-trust de techniciens en faveur duquel joueraient les camaraderies d'école et le prestige des titres universitaires: passe moi la tasse…
Par ce moyen, en 1936, Jean Coutrot lui-même réussit à devenir le principal conseiller du gouvernement de Front populaire constitué par Léon Blum qui l'avait embauché au service de Spinasse, ministre de l'Économie nationale!
Le fait prend toute sa saveur si on sait que, parallèlement, le commandant Loustaunau-Lacau, qui vient de mourir et qui avait profité de sa situation auprès de Pétain alors président (ou quelque chose de similaire) du Conseil supérieur de la Défense nationale, pour mettre l'armée dans le coup, était une des principales chevilles ouvrières de... la Cagoule!
Mais le plus beau succès de cette camarilla de technocrates fut, le 18 août 1940, la promulgation par le gouvernement de Vichy de la loi créant les célèbres « Comités d'organisation » pour la répartition des matières premières, des commandes et des crédits entre les différents établissements de chaque branche industrielle et commerciale: cette loi était l'oeuvre de l'ancien Inspecteur Bouthillier devenu ministre des finances grâce à l'appui de la Banque Worms, elle-même devenue toute puissante, son personnel de direction et ses conseillers qui appartenaient tous à la confrérie des diplomés de Polytechnique, de l'Inspection des Finances et des Sciences politiques ayant réussi à s'infiltrer partout à la faveur du désarroi consécutif à la débâcle.
Avant d'être arrêté et déporté par les Allemands, Georges Valois qui connaissait remarquablement les dessous économico-financiers de notre époque pour avoir « touché » successivement à toutes les caisses, disait que le siège du gouvernement de Vichy se trouvait à Paris, Bd Haussmann, dans les bureaux de la Banque Worms.
A cette époque, les dirigeants de la Banque étaient un certain Jacques Barnaud, ancien inspecteur des Finances, Goudchaux, de même origine et le financier franco-anglais Worms, le premier seul étant aryen, les deux autres israélites.
Gravitaient autour d'eux, les frères Jacques et Gabriel Leroy-Ladurie, le premier Conseiller juridique du groupe (il en prit par la suite la direction générale), le second, une des éminences grises de Pétain; Olivier de Sèze, Inspecteur des finances en exercice, au service de la Banque de France au titre de contrôleur général, c'est-à-dire dans la place; Pucheu, David Weil, Boutemy (dispensateur des fonds de propagande); Ernest Mercier, le magnat de l'électricité qui avait lancé le « Redressement français » pour le compte de Poincaré en 1926, dont le gendre, Wilfrid Baumgartner est l'actuel directeur de la Banque de France; Lehideux, des usines Renault, Benoist-Méchin, Baudoin, etc...
On a dit que René Belin et André Philipp étaient de la bande, mais rien n'est moins sûr: on l'a probablement déduit du fait que ces deux doctrinaires du socialisme avaient, en 1937, collaboré à la revue « Les nouveaux cahiers », lancée par Jacques Barnaud et Jean Coutrot, dans le dessein de promouvoir le nouvel humanisme économique... Mais René Mayer, qui torpilla si bien le ministère Mendès-France, resté en France jusqu'en 1943 comme agent des Rothschild pour tenter d'éviter l'embargo gouvernemental sur leur immense fortune, n'y réussit, jusqu'à cette date, que grâce à ses accointances avec Bouthillier et Boutemy: on prétend que, s'il engagea ce dernier comme ministre de la santé publique, dans la dernière équipe ministérielle dont il fut le président, c'est par reconnaissance des services rendus aux Rothschild sous l'occupation... Il faisait d'ailleurs d'une pierre deux coups, car dispensateur des fonds de propagande sous l'occupation, le dénommé Boutemy l'était encore... sous le régime de la Libération (sic!). Si, comme on le sait, René Mayer fit un coup fourré qui lui fut, dans la suite, imputé à crime, c'est seulement que la situation n'était pas encore mûre pour une entreprise de ce genre.
Quoi qu'il en ait été, sous l'occupation, l'équipe de la « Convention synarchique » et de la Banque Worms joua le double jeu. Pour elle, disait Dominique Sordet, directeur de l'Agence Inter-France, qui mourut en prison après la guerre, « le fin du fin était de jouer la collaboration franco-allemande au comptant et la victoire anglo-américaine à terme ».
On ne pouvait mieux dire.
Toutefois, elle s'y prit assez mal puisqu'elle donna des inquiétudes à la fois au gouvernement de Vichy et au Befehlsmilitärhaber in Frankreich, qui avait établi son quartier général à l'Hôtel Majestic à Paris. Si elle s'en tira sans trop de dommages, c'est qu'à la suite de l'enquête ordonnée sur ses agissements, le commissaire Chavin, à qui cette enquête avait été confiée, se trouva, bien à son insu, dans la situation de remettre son rapport à... Pucheu, devenu ministre de l'Intérieur entre temps!
Mais elle avait réussi, paraît-il, à entrer en contact avec le trust Hermann Goering et la I.G. Farben en Allemagne, avec les Dupont de Nemours aux États-Unis, le trust germano-hollandais Lever-Brothers et les Worms de Londres: ceci explique cette communauté d'aspirations qu'on décela chez les chefs du grand capitalisme mondial, à partir de 1943, dans le sens d'une paix de compromis.
A la libération
La guerre finie, l'équipe essaya de mettre la main sur le général de Gaulle, mais celui-ci ne comprit pas tout de suite que lui était ainsi offerte a seule chance de ne pas succomber aux entreprises du bolchévisme du côté parlementaire et gouvernemental. Quand il le comprit, il était trop tard et, sans doute dans l'espoir de rattraper cette chance, il quitta le pouvoir et descendit dans l'arène des luttes politiques devant l'opinion publique.
Alors la Banque Worms qui avait réussi à rallier le grand patronat contre les faiblesses des gouvernements tri-partistes à l'endroit de la classe ouvrière, se mit à subventionner le R.P.F., puis les Indépendants, partis politiques ou factions à la tête desquels elle réussit à hisser des gens comme Pinay, Leroy-Ladurie, Loustaunau-Lacau, Léon Noël, Boutemy, Benoist-Méchin, etc..., qui étaient dans le coup avant la guerre déjà et qui avaient tous plus ou moins fait partie du personnel de Vichy.
... ... ... ... ...
En 1954, les ficelles du mouvement synarchique, soutenu sur le plan financier par la banque Worms, sont tirées dans la coulisse par Bouthillier -- Flandin sur le plan politique, et Paul Reynaud n'est pas insensible aux sollicitations qui lui viennent de ce côté.
Edgar Faure, de la réussite parlementaire duquel il ne fut pas le moindre artisan, est-il l'homme de cette opération? Dans l'éventualité, il serait la plus qualifié pour la mener à bon terme.
On peut déjà dire qu'elle est en bonne voie, la banque Worms ayant réussi, pour la première fois depuis la fin de la guerre, à réaliser sur le plan parlementaire l'union des Indépendants, des Gaullistes et des ex-Gaullistes dont les représentants sont, de concert, entrés au gouvernement aux côtés de ceux des banques américaines, des banques Rothschild et de la banque Lazard.
Servan-Schreiber et Gradis ne sont plus dans le coup? C'est exact, mais, pour ne pas compromettre leur retour dans le giron, Edgar Faure a eu l'habileté -- d'ailleurs en plein accord avec lui! -- de ne pas embarquer René Mayer auquel ils pourraient grader une dent à la suite de l'affaire Mendès-France.
Comme d'autre part, Pierre de Gaulle, frère du général et Jacques Soustelle, les deux seuls empêcheurs possibles de danser en rond, ont été envoyés, l'un à Bruxelles, l'autre à Alger, on ne voit pas ce qui, dans un avenir immédiat, pourrait sérieusement s'opposer à ce qu'Edgar Faure fût l'homme d'une synarchie ressuscitée à un degré d'union et de puissance dont rien ne peut encore donner l'idée.
En tout cas, pas Edgar Faure lui-même, dont le passé « à tous les râteliers » et le genre de vie garantit que c'est son ambition.
Et pas davantage Wilfrid Baumgartner, gendre d'Ernest Mercier, et toujours directeur de la Banque de France!
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