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Le "Discours de la dernière chance"

[par Paul Rassinier]

Un Livre capital

[qui se trouve sur le site en intégralité]

 

Compte rendu d'Alain Sergent

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Dans Défense de l'Homme, n. 53, de janvier 1953, à la p. 32, on pouvait lire cette annonce:


Vient de paraître


"Le discours de la dernière chance"


de Paul Rassinier


 

Dans cet ouvrage de près de 300 pages, qui porte en sous-titre: "Essai d'introduction à une doctrine de la Paix", notre ami Paul Rassinier rassemble les données historiques, politiques, philosophiques, économiques et démographiques des problèmes de la paix et de la guerre. Alain Sergent rendra compte de cette somme qui justifie à sa manière le pacifisme intégral, notre profession de foi. Dès aujourd'hui, nous avons cru bon, pour en donner une idée générale, d'en publier un extrait pris dans le chapitre où notre camarade s'élève avec force et pertinence contre les slogans au moyen desquels, en dernière heure, ceux qui déclenchent les guerres tentent de les justifier. Paul Rassinier les passe en revue. Nous ne citerons que ce qu'il dit de la légitime défense. Pour les autres, nous renvoyons nos lecteurs à l'ouvrage lui-même.

LA REDACTION


 


[ suit un extrait intitulé "La légitime défense"]


Dans le numéro suivant on trouvait un compte rendu de l'ouvrage. Le voici:

 


Nul plus que Rassinier ne peut prendre à son compte la phrase de Montaigne "Aux Gibelins j'étais Guelfes, aux Guelfes, Gibelins..." C'est qu'aussi l'homme présente un cas unique. Partisan dans une époque de trouble et de fanatisme, il a rompu avec le pacte, celui de son clan, avec un évident mépris de ses intérêts. Car il l'a fait au moment même où le clan avait le dessus, et où il s'agissait, même pas de crier haro sur le baudet, mais seulement de se taire, pour recevoir sa part des honneurs, voire des prébendes. J'attends (et j'attendrai sans doute longtemps) qu'on me cite une tel cas de conscience et d'honnêteté intellectuelle dans une époque où la note dominante est la falsification de la vérité.

Pour être d'un tout autre genre que ses deux précédents ouvrages, celui dont j'ai à parler aujourd'hui soulèvera sans doute des réactions partisanes. Le Discours de la dernière chance dressera contre lui ceux qui ont choisi soit l'un des grands conformismes de notre époque, soit qui croient jouer la politique du moindre mal.

Paul Rassinier est vraiment le type du "consciencieux de l'esprit", pour reprendre une expression de Nietzsche! Avant d'entrer dans le vif du sujet, pour indiquer son système de référence, il se livre à un exposé passionnant sur la philosophie de l'histoire. Quelle rigueur d'analyse, mais aussi quelle envergure de pensée, dans cette première partie! Ma foi, gagné par la sincérité contagieuse de l'auteur, j'avouerai que j'ai envié l'étendue de son registre dans cette matière où j'avais la prétention de n'avoir pas grand chose à apprendre. Je m'en suis consolé en constatant que nous étions finalement d'accord. Après avoir démoli la méthode historique banale, mais encore si répandue, Rassinier opte pour celle qui se place "au-dessus de l'Histoire entendue comme une chronologie, une nomenclature ou une fresque", et qui "choisit les phénomènes de notre temps qui ont été de tous les temps (et qui) les étudie en les replaçant successivement dans tous leurs contextes historiques".

Rassinier termine ce travail d'exposition, qui donne tout son sens à l'ouvrage, en indiquant le point d'application de la méthode qui s'est imposée à lui: "le système monétaire dans ses rapports avec la production, la circulation et la consommation des richesses créées par le travail des hommes; le budget des sociétés étatisées; la question des populations". Et il souligne que ces problèmes ont été choisis, non à titre d'exemples parmi d'autres, mais "parce qu'ils rassemblent dans leurs données la presque totalité des dispositions structurales dans le cadre desquelles les facteurs économiques et sociaux se conjuguent et synchronisent d'eux-mêmes un jeu de circonstances qui conduisent à la guerre avec un automatisme qui tient de la fatalité".

Le Discours de la dernière chance est en quelque sorte une réponse, à la fois aux théories de Sartre et à celles de Raymond Aron, qui prétendent chacun se disputer l'opinion pour le compte respectif de chacun des deux grands blocs antagonistes. A la paix communiste et à la paix américaine, il oppose la paix tout court. Par voie de conséquence, il s'élève au-dessus des notions périmées de nation, de patrie, d'Etat ou de blocs d'Etats.

En outre, il tend à démontrer que la paix, si elle relève des impératifs d'un humanisme rajeuni sur le plan moral, n'est pas seulement un problème sentimental. Faisant une large part à l'aspect historique et philosophique de la question, l'auteur du Discours entre dans le détail de ses aspects économiques sociaux et même militants. Pour les mieux rendre sensibles, il articule entre aux les facteurs économiques dont le jeu, à l'écart de tout impératif moral, conduit fatalement à la guerre. Et cette synthèse de l'ensemble des facteurs de guerre, tentée pour la première fois, me paraît profondément originale et absolument remarquable.

Trois chapitres constituent un véritable cours d'économie politique dans un langage accessible, ce dont se soucient généralement assez peu les économistes distingués. Ils sont consacrés aux problèmes économiques selon l'orientation indiquée dans la première partie: une étude de notre système monétaire, une étude des problèmes dits de structure de la circulation des richesses, et une étude sur les possibilités des réformes de structure dans un sens rationnel.

La plupart des pacifistes, s'ils se dressent généreusement contre la guerre et ses horreurs avec une conviction qui force l'estime, méconnaissent généralement trop les problèmes matériels qui la rendent inévitable, et Dieu sait si on le leur a souvent reproché. Par exemple, en 1951, nous apprend Rassinier, le monde a produit 224.700.000.000 de kilos d'acier, soit, en moyenne, 100 kg d'acier par personne. Tout le monde est d'accord pour reconnaître qu'en aucune partie du globe, le consommateur moyen ne peut acheter 100 kg. d'acier. Alors, que faire de cet acier? Arrêter la production, c'est le chômage. Distribuer gratuitement sous forme de charrues et de casseroles, c'est la ruine des marchands d'acier. Il faut donc trouver un joint et, à ce stade de raisonnement, il y a toujours, quelque part sur la planète, un conflit à exploiter pour une raison ou une autre: on en profite, et c'est la guerre. L'acier est distribué sous forme d'armements, on peut continuer à en produire, les marchands les vendent aux Etats en lutte, ce qui sauve le profit, et les travailleurs les produisent contre la nourriture à la gamelle et les maigres allocations familiales, ce qui sauve la situation. Ainsi est résolu le problème de l'économie distributive, contre le visionnaire Jacques Duboin.

Par exemple encore, il est bien porté de se déclarer contre le réarmement allemand ou japonais, mais l'économie de ces deux pays étant allégée des charges militaires, ils peuvent produire des textiles, des objets manufacturés en fer ou en acier à des prix qui sont de 50% inférieurs à ceux des Anglais; des montres et des bicyclettes à vendre au kilo, etc. L'Angleterre, la France, les Etats-Unis, ainsi concurrencés, ne pensent pas qu'en désarmant à leur tour ils se trouveraient placés dans les mêmes conditions de production que l'Allemagne et le Japon, car de quoi vivraient leurs marchands d'acier? Alors, surgit à point le conflit Est-Ouest qui exige le réarmement de l'Allemagne.

Par exemple, enfin - car on ne peut tout citer - le slogan qui semble avoir la faveur de l'opinion, c'est "exporter ou mourir". Mais exporter où? Les deux guerres ont renversé la conjoncture mondiale par l'accession des Etats-Unis sur le marché et une redistribution complète des zones dites d'influence. Et les progrès techniques font que, dans toutes ces zones, on se suffit à soi-même, ce qui signifie qu'en aucun Etat on n'a besoin d'acheter quoi que ce soit. Pour qu'on puisse vendre, il faut que quelqu'un achète et on ne peut rien vendre, par conséquent rien exporter si personne n'a rien à acheter. Il y a bien des pays sous-développés mais ils sont dans une zone d'influence économique ou dans l'autre. Le problème est donc sans issue sur le plan de la concurrence, et toutes les spéculations sur la productivité pour abaisser les prix de revient sont sans objet. A aucun prix, les Etats-Unis et leurs dépendants économiques ne nous achèteront du blé, des frigidaires, des textiles, etc., car ils ne savent déjà que faire des leurs!

Pourtant, dans chaque pays qui prétend exporter, des masses humaines vivent à un niveau très au-dessous de leurs besoins. D'où la nécessité d'envisager l'écoulement de la production sur le marché intérieur, d'où la nécessité d'augmenter le pouvoir d'achat des classes déshéritées, d'où celle d'amenuiser le profit ou de le supprimer, d'où enfin l'impérieuse nécessité de procéder à une refonte complète des structures, seul moyen de rendre inutile la lutte pour la conquête des marchés extérieurs qui est, à notre époque, la seule raison de la guerre, selon Rassinier.

L'auteur conclut donc, en premier lieu, à la refonte complète du système de distribution et les réformes de ce genre se développant en chaîne, à celle de notre système monétaire universel, à celle de l'Etat conformément aux principes exposés dans le dernier numéro de Défense de l'Homme par Alexandre Breffort.

On voit l'ampleur du problème posé par cet ouvrage en prenant la paix comme point de départ.

Si l'on interroge ensuite l'auteur sur le gigantesque conflit en perspective, il se livre à une rigoureuse analyse des éléments qui le conditionnent. On y voit alors un monde déchiré par des contradictions internes qui ne sont pas seulement celles du système capitaliste, suivant l'acception marxiste, mais qui ressortissent à une espèce de loufoquerie dont Rassinier donne de savoureux exemples dans un "sottisier" qui laisse l'esprit confondu. En face le gigantesque conflit qui dresse les deux blocs dans une guerre soi-disant froide, Rassinier examine les différentes possibilités d'évolution. Dans n'importe quel cas, c'est la guerre, et c'est l'invasion de l'Europe occidentale destinée à être la Corée du monde, occupée, libérée, conquise, reconquise, ruinée...

On comprend donc l'appel aux forces vives de l'humanité, qui termine l'ouvrage, au rassemblement des bonnes volontés dans le but de réviser toutes les valeurs, de prendre déjà conscience des vrais problèmes de notre temps. Car Rassinier sait bien que ces problèmes, dont il vient de démonter si magistralement les rouages économiques, débordent l'économie. En parodiant la phrase célèbre, on peut dire: "Faites-nous un bon humanisme, et une bonne économie se fera d'elle-même", tant il est vrai que le principal problème posé à l'homme est l'homme lui-même. Mais ceci est une autre histoire, et Rassinier, en voulant limiter son propos, au moins provisoirement, s'est attaché dans son ouvrage au primum vivere.

Quel peut être le retentissement et l'influence d'un ouvrage aussi remarquable? Je me suis posé la question en m'imposant cette rigueur qui caractérise la démarche intellectuelle de Rassinier, car j'ai trop vite tendance, actuellement, aux conclusions pessimistes. Finalement, si Leval a raison dans son excellent article "La lettre morte ou l'esprit vivant". Si une véritable élite (c'est-à-dire agissante en même temps qu'intelligente) existe encore au sein du mouvement libertaire, Rassinier lui offre une synthèse d'une importance considérable, adaptée aux grands problèmes de notre époque, et susceptible de convaincre des hommes qui refusent actuellement de jouer la politique du pire sans en avoir pour autant, jusqu'ici, découvert une autre. C'est en cela que le titre de l'ouvrage me semble parfaitement justifié.


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